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De l'acier et des hommes

Travailler l’acier, se servir de ses mains pour créer des ouvrages divers et variés, savoir lire et comprendre un plan pour fabriquer des pièces uniques, comment ne pas être fasciné par le travail du chaudronnier qui en partant de « simples » morceaux d’acier façonnent des pièces techniques, volumineuses, précises. Oserions-nous parler d’œuvres d’art industrielles ?


Qu’il est loin le temps où les chaudronniers fabriquaient les fameux chaudrons qui ont donné le nom à cette profession ! Et si aujourd’hui on s’intéressait d’un peu plus près à un métier que l’on exerçait déjà à l’époque du Bronze final (soit entre -1400 et -800 ans avant JC) et qui a traversé les âges en évoluant et en s’adaptant à chaque période de notre histoire.


Si l’on s’en tient à la définition du dictionnaire, le chaudronnier est un professionnel qui travaille des feuilles ou des plaques de métal à des fins industrielles pour réaliser des ouvrages métalliques, le plus souvent de grande envergure.



Et quand on va à la rencontre de ces travailleurs de l’acier, c’est bien l’élément métal qui a retenu leur attention et ouvert leur curiosité pour ce métier. « Le travail du fer, la soudure et la mise en forme de pièces de tout volume », voilà ce qui a captivé Kévin D.O, lors d’un stage d’observation qui le mènera vers un apprentissage du métier de chaudronnier qu’il définit comme « créatif, indispensable, un métier magnifique où l’on ne s’ennuie jamais » ! Même s’il n’élude pas les difficultés du quotidien liées à une profession en milieu industriel, la diversité des tâches fait que ce métier est pour lui un métier passion.


C’est également « l’intérêt pour la ferraille » qui a mené Christophe à la profession de chaudronnier. Il a suivi une proposition d’orientation vers le diplôme de soudeur puis il s’est formé au métier de chaudronnier qu’il définit comme « le fait de partir d’une simple tôle plate pour créer toutes sortes de formes et de pièces ». Le métier est certes quelque peu salissant, mais c’est un métier varié où chaque jour est différent.



Pour Kévin DA. la chaudronnerie est arrivée comme une « sorte de dernière chance ». Des difficultés scolaires, un passage par l’ITEP (Institut Thérapeutique Educatif et Pédagogique) pour retrouver de la motivation, un stage en chaudronnerie qui lui a plu, le menant à passer un CAP puis un bac pro. Pour lui « le métier de chaudronnier est multiple. Il peut y avoir autant de définitions que de secteurs dans lesquels on exerce cette profession ». Même si ce métier est « exigeant physiquement et mentalement et qu’il demande une certaine autonomie » c’est un métier où l’on apprend sans cesse et où la routine n’a pas sa place !



Giovanni a quant à lui découvert le métier en aidant son oncle chaudronnier lors des vacances. « Partir de rien pour créer une pièce complète » l’a fasciné et lui a donné l’envie de faire la même chose. A l’issue de la classe de 3e, il est donc parti en Bac Pro Chaudronnerie en apprentissage chez GOYON où la transmission de savoir-faire est inscrite dans l’ADN de l’entreprise. Ce qu’il aime particulièrement dans son quotidien d’apprenti chaudronnier, c’est la diversité des tâches ! Il ne « s’ennuie jamais » !



Anthony, notre directeur de production, a lui aussi commencé sa carrière chez GOYON comme apprenti chaudronnier. C’est un stage de découverte en 3e technologique qui lui donne le goût du métier de la soudure et de la chaudronnerie. A l’issue du collège, il décide de suivre un CAP et un BEP chaudronnerie en apprentissage. Diplômé, il exerce pendant une dizaine d’année cette profession qui lui « permet de fabriquer quelque chose de ses mains ». Il poursuivra en devenant responsable d’atelier pendant 6 ans et évoluera encore jusqu’au poste de directeur de production. Pour lui, le métier de chaudronnier est un métier qui impose d’être habile de ses mains. C’est un métier qui ne peut s’apprendre qu’en travaillant jour après jour l’acier et en reproduisant les gestes des plus expérimentés. Il faut faire et refaire pour enfin savoir faire.



Mais parfois on devient chaudronnier un peu par hasard. C’est le cas de Laurent, qui a l’issue de son CAP de chocolatier/ pâtissier « ne trouve pas de boulot dans ce domaine ». Un ami le fait entrer chez GOYON pour « seulement percer des trous ». Ses capacités d’apprentissage sur le tas et sa volonté d’évoluer feront le reste et transformeront le chocolatier en chaudronnier. Pour lui, « ne jamais faire la même chose » est le gros point positif de cette profession aux multiples visages.



Yves, son voisin d’atelier, ne peut que confirmer que le métier de chaudronnier est « un métier d’expérience », lui qui est arrivé à la chaudronnerie par les chemins de traverse. Une formation d’électromécanicien, différents postes en fonderie puis en serrurerie, tôlerie et enfin un poste de chaudronnier. Le plus intéressant dans ce métier, nous dit-il, c’est « fabriquer une pièce et la voir évoluer jusqu’au montage ». Même si le métier peut parfois « être rébarbatif lorsque l’on travaille sur des pièces de séries » et qu’il est « physique » c’est un métier très formateur « où l’on apprend sans cesse de ses erreurs ».



Abderrahmane a pour sa part, navigué jusqu’à la chaudronnerie après un CAP qui l’a mené à la marine marchande. Comme il le dit très justement « lorsque l’on est mécanicien sur un bateau, il faut savoir tout faire, et la chaudronnerie en fait partie ». Il travaille ensuite en Italie en tant que soudeur et chaudronnier « s’améliorant sur le tas ». Si vous lui demandez de définir ce métier, il vous répondra avec un grand sourire : « c’est de l’art ! C’est un métier passionnant où l’on crée des choses en partant de rien. Un métier qui permet d’être utile ».



Maxime est également un chaudronnier qui a embrassé la profession « plus ou moins par hasard ». Arrivé pour un job d’été, le travail de l’acier lui a tellement plu qu’il a décidé de rester et de se former « sur le tas ». La transmission de savoir-faire est l’élément essentiel qui lui a permis de passer par tous les postes ou presque de l’atelier. Préparateur, poinçonneur, plieur et enfin chaudronnier, Maxime est un touche-à-tout qui validera également le CQPM de dessinateur industriel pour pourvoir passer sur un poste de méthode (au départ une journée par semaine). De l’atelier au bureau, il n’y a qu’un pas. Et ce pas le mène aujourd’hui au métier de chargé d’affaires !



Bref, vous l’aurez compris, le métier de chaudronnier est un « métier passion » où la transmission et l’expérience ont toute leur importance. C’est un métier où l’on ne s’ennuie pas, un métier qui permet de construire non seulement des pièces de métal mais aussi une carrière. C’est également une profession qui va de l’avant et qui est déjà entrée dans le futur par le biais de la cobotique et autres exosquelettes qui viendront de plus en plus transformer les façons de travailler des chaudronniers. Vous connaissez, vous, un autre métier qui peut se targuer d’être à la fois historique et futuriste ?

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